Dans le cadre de notre collaboration avec Forestener afin de mieux faire connaitre la chaleur bois énergie, nous avons souhaité interviewer le Maire de la Ville de Varces-Allières-et-Risset.
Découvrez comment cette ville de 8 200 habitants est passée à la chaleur bois énergie depuis 2021.
Pouvez-vous nous rappeler ce qui a amené la ville à lancer ce projet de réseau de chaleur ?
Il s’agissait pour nous de remplacer des chaudières en fin de vie pour certains bâtiments et d’en profiter pour corriger certaines aberrations comme le chauffage électrique avec de vieux radiateurs « grille-pain » pour le gymnase. 2 chaudières gaz pouvaient être conservées en soutien du bois en cas de froid extrême. De plus la proximité de ces 8 bâtiments (1/3 du patrimoine communal) donnait l’opportunité de créer un petit réseau de chaleur limitant les pertes. C’est le seul endroit avec un tel regroupement de bâtiments municipaux sur la commune.
Pourquoi le choix de la chaleur-bois ?
Notre équipe municipale est très sensible aux questions environnementales et nous sommes tout de même une commune possédant une forêt communale (même si inexploitée en partie depuis les années 80). De plus, notre équipe possède également des connaissances particulières avec un maire forestier de formation !
Donc on peut résumer en disant que nous étions convaincus … voire visionnaire ?!
Pourquoi le choix de Forestener et de la chaleur citoyenne ?
Quand nous avons lancé l’appel d’offres, seuls 2 groupements d’entreprises se sont manifestés et sont venus voir le site. Un seul des 2 a répondu, Forestener. L’esprit collectif et local du projet nous a plu. C’est dommage qu’il n’y ait pas plus d’acteurs sur ce créneau des petits réseaux de chaleur. Il répondait à nos critères de sélection, il faut savoir que ce changement de systèmes de chauffage n’était pas prévu dans le budget, le passage par une concession permettait de faire porter l’investissement.
La décision a-t-elle été difficile à prendre au conseil municipal ?
Il n’a a pas eu de difficulté, c’était une décision pragmatique de passer par une concession. De plus un concessionnaire gérant plusieurs sites est synonyme d’efficacité optimum et de gestion plus rapide.
Quel bilan après 18 mois ?
Nous avons vu une diminution de 21% de nos émissions de gaz à effet de serre entre 2020 et 2021 (de 367 tonnes eqCO2 à 290 tonnes eqCO2) avec plusieurs investissements en parallèle du réseau de chaleur bois, comme l’installation de leds sur la commune.
Pour ce qui est du côté financier, au départ nous partions sur 5 ou 10% d’économie … Et on se dit aujourd’hui qu’avec ce qui se passe sur le marché de l’énergie, on va certainement avoir de bonnes surprises !
Nous avons un contrat sur 20 ans basé sur une quantité de chaleur attendue et une réactivité en cas de problème, et jusqu’à présent nous observons que ces engagements sont tenus.
Concernant les impacts/retombées sur les habitants, sont-ils plus motivés à remplacer leurs propres équipements de chauffage ?
C’est plutôt la Prime Air Bois de la Métropole qui pourrait être le déclic. Ce que nous avons mis en place dans la commune n’est pas réplicable chez les particuliers.
Y-a-t-il eu des inquiétudes de la parts des habitants ?
Quand on parle de chaleur-bois, il y a toujours des inquiétudes quant aux particules fines mais on explique, on fait de la pédagogie et cela se passe bien.
La commune a-t-elle de nouveaux projets énergétiques concernant la chaleur-bois ?
Non, nous n’avons pas de groupes de bâtiments communaux suffisamment proches, c’était la seule opportunité sur notre territoire.
Quelles seraient vos recommandations pour les communes qui se questionnent ?
Il faut se poser des questions assez basiques comme quelles sont les solutions pour revenir à quelque chose de viable sur le long terme ? Le passage par un concessionnaire est une sécurité car il est engagé sur la gestion pendant 20 ans.
Ensuite, il faut remettre le projet dans le contexte du territoire : fonctionnalité, pression climatique, économique, bourse et marché mondial… Comment prévoir l’imprévisible ? En tant qu’élu, nous devons construire l’avenir. regarder les solutions sur la base d’expériences qui ont bien marché et qui évitent les mauvaises surprises. Ce qu’on observe aussi c’est que la hausse des prix du bois reste limitée par rapport aux prix des énergies fossiles, en que le bois peut rester local sur notre territoire.
Merci au Maire de Varces-Allières-et-Risset de nous avoir donné de son temps, et nous espérons que ce témoignage pourra inspirer d’autres villes de la métropole.
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