Après une centrale solaire installée sur l’Harmonyum à Saint-Egrève en 2024, c’est à Saint-Martin-le-Vinoux que l’association Sainte-Agnès passe au bois avec un réseau de chaleur associant les citoyens pour son financement et sa gouvernance.
Une démarche participative, novatrice et mobilisatrice avec ce 8ème projet de chaleur-bois citoyenne et 1er pour une organisation privée sur la Métropole de Grenoble !
De la chaleur locale et citoyenne
Soucieuse de s’inscrire concrètement dans une démarche de transition énergétique, écologique et locale, l’association Sainte Agnès s’interroge sur la réalisation d’une solution de chaleur EnR sur son site de Saint-Martin-le-Vinoux.
Au-delà du volet énergétique (675 MWh/an) et environnemental (substitution d’énergie fossile par une
énergie renouvelable), l‘association souhaite donner à ce réseau de chaleur une dimension locale et
citoyenne affirmée via :
- une logique de circuit court, en particulier sur l’approvisionnement en combustible bois,
- la volonté d’associer au maximum les acteurs locaux (citoyens et entreprise) dans le co-financement et une co-gouvernance du projet, pour qu’il soit porté et partagé par tous.
Et c’est donc notre partenaire chaleur bois ForestEner qui a été sélectionné pour ce projet avec de nombreux points forts :
- une équipe d’entreprises locales et spécialisées,
- avec de nombreuses références de réseaux de chaleur de taille comparable à celui-ci,
- et une démarche citoyenne engagée, une gouvernance partagée et 70% du capital détenu par des collectivités locales et des structures citoyennes, comme Energ’Y Citoyennes !
Quelques informations sur ce nouveau réseau de chaleur
Ce nouveau réseau de chaleur va fournir, dès l’automne 2026, de la chaleur à 6 bâtiments répartis sur 2 sites :
- L’établissement d’accueil non médicalisé pour personnes handicapées Le Servonnet,
- Le foyer de vie Le Planeau.
Ces bâtiments représentent une surface à chauffer de 3 000 m². Sur 20 ans, en moyenne annuelle, 675 MWh seront délivrés chaque année, avec une part conséquente d’eau chaude sanitaire (35%).
Et techniquement, ça donne quoi ?
Après analyse technique et économique détaillée, les choix techniques suivants ont été faits :
- Choix de la plaquette forestière comme combustible bois, préférable au granulé pour des raisons économiques mais aussi pour sa dimension « énergie locale » plus importante ; la plaquette forestière offre en outre un débouché aux sous-produits de l’exploitation forestière, et a un contenu carbone trois fois moins important que le granulé. En outre, la situation géopolitique et énergétique actuelle créée, a minima pour 2022 et 2023, une forte tension sur le granulé (forte augmentation de la demande européenne, en particulier sur les grosses unités de production d’électricité en Europe du Nord et Royaume Uni.
- Création d’une chaufferie bois avec :
- deux chaudières bois de 170 KW ;
- couplée à un ballon d’hydro accumulation de 6 000 à 8 000 litres, pour lisser les appels de puissance matinaux et ainsi augmenter le taux de couverture bois, tout en stabilisant le fonctionnement de la chaudière (point important avec le bois énergie) ;
- qui assureront (en intégrant les périodes de maintenance) 92% des besoins de chaleur annuels des bâtiments.
- Réutilisation d’une chaudière gaz sur chaque site, en appoint secours :
- ces chaudières se mettront en service si les chaudières bois sont à l’arrêt, ou en cas de grand froid : elles injecteront alors de la chaleur sur les retours du réseau (et s’arrêteront quand la température du ballon d’hydro accumulation, chauffé par les chaudières bois, sera redevenue élevée) ;
- utiliser une chaufferie (chaudière et bruleur, cheminée) existante pour ce secours est moins couteux qu’intégrer des équipements dans la chaufferie à construire (qui serait alors plus grande).
- En complément de la chaufferie bois, 110 m² de solaire thermique en toiture d’un bâtiment du Servonnet (environ 220m² d’emprise au sol), qui permet de produire 65 MWh/an.
- afin d’améliorer le taux EnR et l’efficacité énergétique, en arrêtant le réseau de chaleur en été où l’appoint sera asuré par la chaudière gaz (<20% en été),
- et un « plus » en terme de qualité de l’air.
- cette centrale solaire thermique sera ciblée pour les seuls besoins d’eau chaude sanitaire du Servonnet, avec ajout d’un ballon d’eau chaude dans la chaufferie du Servonnet (3000 litres mini).
A souligner : le batiment chaufferie et silo sera en ossature et bardage bois (comme pour le réseau ForestEner de Gières) : une façon concrète de montrer la nécessaire complémentarité entre bois d’oeuvre et bois énergie !